Poema 2 (voz
segunda)
Françoise: Floricultura
en invernadero
Eres una suerte de floricultora
daltónica. Conoces el secreto de las vainas, las úlceras
duodenales, la osculatriz ostentosa de la osmosis que con versos
osas. Tu meta no es de brújula sino desorientar, arrojar
el ocultamiento y la epifanía juntas, la pez y el vapor
juntos, el bautismo y la sepultura a un palmo uno del otro.
¡Pobres objetos que tocas con tus músculos cerebrales:
se desordenan al instante! Los llamas queridos y los recortas
con navaja de afeitar barbas ausentes.
Tienes la palabra en la punta
del pie.
He aquí tus ojos bucólicos,
el ciclamen doble de tus globos de vista que se comen de incógnito
las imágenes para luego acostarlas en la cama de papel,
jalando hacia ellas la cobija de aliteración, el rosario
de las preguntas sin respuesta. El terciopelo pustuloso que repite
una sola consonante, como un espejo roto bajo el manto ocular.
Karla: Norte
respuesta a "Floricultura en invernadero"
Si acaso hubiera toda voz para
escuchar, nadie diría: secreto. La brújula desorienta
si se toma desde el norte. Si uno gira con ella en el pecho,
la orientación es clarividente.
A veces son pobres los objetos, a veces trascendidos. El caos
los llama a un orden distinto. Los convoca desde la llanura de
un país ajeno a la música continua de tarareo melodioso
y sabido. Ésa no es su música. Las cuerdas no vocales
asemejan al abismo habitado por el eco.
La palabra en la punta del
pie, de la uña, de la lengua callada. Balbucea por miedo
a las palabras comunes. No quiere la comunidad. Sino la luz.
Y no la encuentra.
Es un manto celino, orbe oscuro
y silencioso, como el murmullo de las hojas en caída libre
que no acontece para las manos. Y si las preguntas son el conteo
infinito de las señales, yo me callo. Las respuestas sólo
son de quien las tiene. Carezco del perfil que nombra un olfato
informe capaz de trazar fronteras nuevas.
Françoise: Respuesta
a "Norte"
Ah, las amadas comarcas del
extravío. Ahí se levantaron los mapas, se desprendieron
del suelo como tus pájaros predilectos. Los lugares se
borran, los puntos cardinales se intercambian como veletas instantáneas,
los ríos tienen rostro de montaña y viceversa.
Los pasos de retroceso van ahí delante y lo andado se
desanda solo.
Yo ya era experta en brújulas. Había escrito "
bajo la lente bruñida de su caja, oyes latir el corazón
del tiempo". Había dicho "la manecilla es el
brazo vivo de un cuerpo muerto" . Y ahora, tú me
hablas de brújulas de clarividente. ¿Qué
tipo de magnetismo siguen? ¿Qué blanco invisible
las atrae?
Abre las puertas del anima, Karla, de par en par, que
los batientes lamen la pared. Por la abertura, encontraste el
manto celino, orbe oscuro y silencioso, los países
donde fronteras nuevas aparecen, guiadas por un sabueso en la
nariz despierto por olores poéticos, el pulmón
de ella que estaba en la tarima como un animal ligeramente moribundo,
y la garganta de la que hablo tanto.
La palabra va de la punta del pie a la de la lengua. En su camino
de asunción, a fuerzas pasa por el continente rojo del
corazón, el pulmón en el escenario, la tráquea
aquélla.
Las hojas de fin de poema, cayendo, eran mitad pájaro
mitad yunque.
Lo que
está en cursivas son versos tomados de la plaqueta A flor
de labos de la misma autora. (Universidad San Nicolás
de Hidalgo, Michoacán, 2002). |
Poème 2
Françoise: Horticulture
en serre
Tu es une sorte d'horticultrice
daltonienne. Tu connais le secret des gousses, les ulcères
duodénales, l'osculatrice ostentatoire de l'osmose qu'avec
des vers tu oses faire. Ton but n'est pas de porter boussole
mais de désorienter, jeter ensemble l'occultation et l'épiphanie,
la poix et la vapeur, le baptême et la sépulture
à un pas l'un de l'autre.
Pauvres objets que tu touches avec tes muscles cérébraux
: les voilà en désordre à l'instant même!
Tu les appelles chéris, tu les découpes avec des
lames à raser des barbes absentes.
Tu as le mot sur le bout du
pied.
Et voici tes yeux bucoliques,
le cyclamen double de tes globes de la vue qui mangent incognito
les images pour ensuite les étendre sur le lit en papier,
tirant vers elle la couverture de l'allitération, le chapelet
de questions sans réponses. Le velours pustuleux qui répète
une seule consonne, comme un miroir cassé sous la mante
oculaire.
Karla: Nord
Réponse à la réponse à "Floriculture
en serre"
Si par hasard il y avait toute voix pour écouter, personne
ne dirait: secret. La boussole désoriente si on la prend
depuis le Nord. Si on tourne en la gardant sur la poitrine, l'orientation
se fait clairvoyante.
Parfois les objets sont pauvres, parfois ils transcendent leurs
limites. Le chaos les appelle à un ordre différent.
Il les convoque depuis la grande plaine d'un pays étranger
à la musique continue d'un fredonnement mélodieux
et bien connu. Ce n'est pas cela, sa musique. Les cordes non
vocales ressemblent à l'abîme habité par
l'écho.
Le mot sur le bout du pied, de l'ongle, de la langue qui se tait
en balbutiant par crainte des paroles communes. Elle ne veut
pas la communauté. Mais plutôt la lumière.
Et elle ne la trouve pas.
C'est un manteau cièleux, sphère obscure et silencieuse,
comme le murmure des feuilles en chute libre qui ne se produit
pas pour les mains. Et si les questions sont décompte
infini des signaux, alors m'en plaise de me taire. Les réponses
n'appartiennent qu'à ceux qui les ont. Et moi, je n'ai
pas ce profil qui puisse nommer un odorat informe capable de
tracer de nouvelles frontières.
Françoise : Réponse
à "Nord"
Ah, les contrées bien-aimées
de l'égarement. C'est là que les cartes géographiques
ont été tracées, et qu'elles se sont détachées
du sol comme tes oiseaux de prédilection. Les lieux s'effacent,
les points cardinaux s'échangent comme des girouettes
instantanées, les rivières prennent un visage de
montagne et vice-versa. Les pas en marche arrière vont
devant et le chemin parcouru revient tout seul sur ses pas.
Moi j'étais déjà experte en boussoles. J'avais
écrit: "Et sous la lentille polie de son boîtier,
tu entends battre le coeur du temps. J'avais dit: " L'aiguille
est le bras vivant d'un corps mort" . Et maintenant, tu
me parles de boussoles de clairvoyants! Quel genre de magnétisme
suivent-elles? Quelle cible invisible les attire?
Ouvre les portes de l'anima, Karla, ouvre-les de bord
en bord, pour que les battants y lèchent le mur. Par l'ouverture,
tu as trouvé le manteau "cièleux",
sphère obscure et silencieuse, les pays où
de nouvelles frontières apparaissent, guidées par
un chien limier dans les narines éveillé par des
odeurs poétiques, son poumon à elle sur l'estrade
comme un animal légèrement moribond, et la gorge
dont j'aime tant parler.
La parole voyage du bout des orteils au bout de la langue. Sur
son chemin d'ascension, elle passe forcément par le continent
rouge du coeur, le poumon sur scène, la trachée
artère à laquelle j´amie faire allusion.
Les feuilles de la fin du poème, en tombant, deviennent
mi-oiseau mi-enclume. |
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